A tout juste 20 ans, Rachel Delarivière a déjà connu près d’une dizaine de parcs animaliers au travers de stages. Une expérience qui a fait sa force mais pas seulement, elle lui a aussi permis de valider qu’elle était bien faite pour le métier de soigneur animalier. Car la jeune femme ne se destinait pas à ce poste au départ.

La genèse du projet

« J’ai toujours souhaité être vétérinaire, c’était mon rêve d’enfance. Soigneur animalier est arrivé dans un second temps », nous explique d’emblée Rachel. A 18 ans, son bac en poche, elle intègre assez logiquement une classe préparatoire vétérinaire mais comprend très vite que ce n’est finalement pas pour elle. « L’aspect médical du métier ne me plaisait pas : faire des opérations, des vaccins ou des consultations… ce n’était pas mon idéal. » La jeune femme décide alors de prendre une année sabbatique pour trouver sa future voie professionnelle.

C’est auprès de la Mission locale – une structure destinée à l’insertion professionnelles des jeunes de 16 à 25 ans – que Rachel Delarivière trouvera finalement une réponse. Face au profil et aux envies de la jeune femme, on lui conseille de se tourner vers le métier de soigneur animalier et, pour cela, on lui propose de faire un premier stage dans ce milieu pour découvrir son quotidien. Quinze jours à Biotropica lui donneront un premier aperçu de la vie de soigneur animalier. Une première expérience suivie d’un second stage de deux mois au Zoo de Champrépus, en Normandie toujours, qui achèveront de convaincre Rachel Delarivière que ce métier est fait pour elle. Grâce aux conventions délivrées par la Mission locale, elle continue à se forger de l’expérience en poursuivant les stages, au Parc zoologique de la Bourbansais d’abord puis dans celui d’Ecouves et enfin au Legendia Parc. « J’ai fait mes deux premiers stages pour m’assurer que c’était le métier que je voulais faire, les autres pour me faire de l’expérience et mettre tous les atouts de mon côté. »

Les écoles reconnues par la profession

Puis vient le temps d’essayer d’intégrer une école pour obtenir une certification professionnelle. Rachel se présente à quatre concours, forte des recommandations écrites des directeurs de ces stages précédents. Après deux premiers refus, elle obtient une dernière convention pour réaliser un stage d’un mois au Zoodyssée. Alors qu’elle débute cette nouvelle expérience, la jeune femme apprend qu’elle est acceptée à la Maison Familiale Rurale (MFR) de Carquefou en formation continue « Animalier en Parc Zoologique ». Les études dureront 7 mois pendant lesquels elle réalisera à nouveau deux stages, au CERZA cette fois-ci. Le zoo normand aurait aimé garder la soigneuse animalière mais n’avait alors aucun poste disponible. Heureusement pour Rachel, le petit frère du CERZA, Biotropica, cherchait lui en revanche à embaucher. Après un entretien avec son directeur, qui lui demande ses motivations et sa vision de carrière, Rachel est embauchée en CDD pour un contrat d’un an dans la serre tropicale de la base régionale de Léry-Poses. Elle est en charge du secteur 1, qui compte des oiseaux et des mammifères comme notamment les fameux coendous ou encore les paresseux à deux doigts. Un CDD qui devrait, si tout va bien, déboucher sur un CDI au 1er mars 2021 pour le plus grand plaisir de la jeune femme.

Quelques jours après notre interview, la toute jeune soigneuse animalière a appris qu’elle avait réussi les examens sanctionnant la fin de sa formation à Carquefou. Une excellente nouvelle mais, même si ça n’avait pas été le cas, elle n’aurait eu aucun regret « Je suis très très satisfaite de ma formation, je la recommande complètement, notamment pour la qualité de ses enseignants. »

Alors devenir soigneur animalier c’est vraiment un parcours du combattant ? « Oui complètement », explique l’intéressée. « Dans ma promotion, nous avions tous déjà fait des stages avant d’intégrer l’école mais je sais que pour beaucoup c’est compliqué de trouver une première expérience. Il faut avoir une convention de stage et faire face aux refus. Le mieux c’est de si prendre très à l’avance. »

Même si trouver des stages n’a pas été difficile pour elle, Rachel avoue quand même avoir déjà été un peu découragée durant son parcours : « J’ai eu un moment difficile après le deuxième refus d’école. Le premier je me suis dit « bon, il me reste trois écoles », mais quand le second refus est tombé, et que j’étais sur liste d’attente pour la troisième je me suis demandée si c’était vraiment fait pour moi. » Si elle n’avait pas été prise en formation, Rachel Delarivière aurait sans doute réitéré les examens d’entrée l’année suivante, tout en poursuivant en parallèle ses stages. C’est d’ailleurs la seule chose qu’elle changerait à son cursus. Elle qui ne regrette pas d’avoir tenté de devenir vétérinaire, se dit que si elle devait recommencer elle ferait le même parcours mais avec plus de stages et dans des parcs peut être plus éloignés de sa région d’origine « pour découvrir autre chose ».