Peu de temps avant de laisser sa place à Nicolas Hulot, Ségolène Royal avait pris un arrêté « fixant les règles de fonctionnement des établissements présentant au public des spécimens vivants de cétacés ». Une mesure avait particulièrement fait parler d’elle : l’interdiction de reproduire les orques et les dauphins en France. L’AFDPZ tente aujourd’hui de la faire annuler.

dauphins zoo

Un arrêté surprise menaçant les delphinariums français

En France, trois parcs présentent actuellement des cétacés : le Marineland d’Antibes, dans les Alpes-Maritimes, le parc Astérix, dans l’Oise, et Planète sauvage, en Loire-Atlantique. Les aquariums ne sont pas touchés, l’arrêté du 3 mai 2017 ne concernant que le grand dauphin, Tursiops truncatus, et l’orque, Orcinus orca, visible en France au Marineland seulement. Ségolène Royal avait surpris l’ensemble de la profession en prenant plusieurs mesures que tentent aujourd’hui de faire annuler l’AFDPZ, l’Association française des parcs zoologiques dirigée par Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval. Parmi elles, l’interdiction de l’usage du chlore pour traiter l’eau des bassins, l’obligation d’une surface minimum de 3 500 m² et 11 m de profondeur pour les orques et 2 000 m² pour 6 m de profondeur pour les dauphins. Les installations doivent également permettre aux animaux :

  • de jouer et de sauter sans risque de toucher le fond du bassin ;
  • de s’isoler du public ou des autres animaux ;
  • d’être isolés en cas de besoin ;
  • de se mettre à l’ombre en cas de fort ensoleillement.

Mais la décision à laquelle personne ne s’attendait concerne la reproduction des cétacés : « la reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite. Ainsi, seuls les orques et les dauphins actuellement régulièrement détenus peuvent continuer à l’être, sans ouvrir à de nouvelles naissances. » Autrement dit, une fois les animaux actuels décédés, il n’y aura plus d’orques ni de grands dauphins dans les parcs animaliers français.

Le Conseil d’Etat réserve sa décision pour la rentrée

Saisi par les trois parcs marins, le Conseil d’Etat a donné raison aux établissements sur la mesure concernant le chlore, estimant que le délai imparti ne permettait pas aux sites de réaliser les travaux nécessaires. En revanche, l’institution du Palais-Royal n’a pour le moment pas souhaité revenir sur l’interdiction de reproduction. Mais rien n’est gagné pour les détracteurs des delphinariums : la décision définitive sera connue seulement après l’été, l’AFDPZ ayant également déposé un recours demandant purement et simplement l’annulation de cet arrêté. D’après le texte de loi, ces mesures ont été prises « pour assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale. »

Rappelons que le plus célèbre parc animalier de France avait été lui-même obligé de renoncer à son projet de delphinarium. En effet, en 2016, Beauval évoquait l’idée d’accueillir des dauphins dans un projet pharaonique comme seul ce parc en a le secret. Constatant la levée de boucliers de l’ensemble de la sphère internet française, le parc annoncera finalement renoncer à ce projet : « Nous n’étions qu’au début de nos interrogations et recherches sur le sujet. Le lieu de vie que nous aurions créé eut été à la mesure de Beauval […] Tournée vers l’éducation du public à la sauvegarde des océans, cette installation aurait révolutionné les parcs, comme nous avons pu le faire avec d’autres réalisations […] Nous vous annonçons que nous ne continuerons pas ce projet d’installation de dauphins. Nous avons entendu le désarroi de nos fans, nous sommes tristes qu’ils aient été heurtés et trompés par des arguments fallacieux et des posts agressifs. »

Habitué à la polémique, le parc Marineland poursuit lui son aventure malgré les violentes inondations qui n’avaient pas épargné le parc d’Antibes en 2015 et causé la mort de plusieurs animaux.

Plus récemment, le parc Astérix a également fait rugir les opposants aux parcs marins en annonçant la mort le 17 juillet dernier d’un jeune dauphin qui n’aura vécu… que 6 jours ! Un drame qui avait déjà eu lieu en 2015, quand une petite femelle était décédée quelques jours après sa naissance suite à un conflit dans le groupe.

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