Le parc animalier connu pour ses loups et ses spectacles grandeur nature souffle cette année sa trentième bougie. L’occasion est trop belle pour ne pas revenir sur les moments forts de cet hybride entre un zoo et un parc à thème, qui espère franchir le seuil symbolique des 100.000 visiteurs en 2022.
Quels ont été les premiers pensionnaires de Legendia Parc à son ouverture en 1992 ?
Patrick Lefeuvre, fondateur du parc :
« Les premiers animaux que nous avons accueillis étaient des daims, car nous projetions initialement d’en faire un élevage. Il s’agissait d’un mâle entouré de quarante femelles, et tous sont arrivés en février 1991. Finalement, ces animaux ont tellement éveillé la curiosité des voisins et des personnes de passage que les demandes de visite ont afflué… Au point que nous avons décidé d’ouvrir le parc au public, en 1992. A cette époque, il portait le nom de « Sentier des Daims ».
Avec le recul, je peux dire une chose : on ne peut rien construire sans passion, au sein d’une relation humaine. Et tout ce que nous avons construit l’a été sur la base de relations humaines fortes. C’est ça que les gens venaient chercher avant tout. Le sourire de mon épouse Marylène, les attelages de chevaux, les histoires que je racontais sur la région, la nature, et les daims…
Aujourd’hui l’élevage n’existe plus. Le Sentier des Daims est devenu Legendia Parc, et nous accueillons plus de 500 animaux issus de 60 espèces différentes répartis sur 33 hectares. »

Si vous deviez retenir une naissance particulièrement marquante, ce serait laquelle ?
Pierre-Marie Lefeuvre, fils de Patrick Lefeuvre et actuel co-gérant de Legendia Parc :
« L’évènement le plus marquant reste la naissance des petits loups noirs du Canada Hati et Sköll, en mai 2021. C’est la première naissance, depuis l’arrivée des premiers loups au parc en 2012. Il s’agit toujours d’un moment magique, et aussi d’un élan d’espoir pour nous, surtout après la longue période difficile que nous avons vécue avec la fermeture administrative du parc pendant la pandémie. »

Inversement, quel a été le décès le plus éprouvant ?
Pierre-Marie Lefeuvre :
« Certainement celui de Victor, en 2017. Ce daim avait été abandonné à la naissance par sa mère et nous l’avons élevé au biberon pour le sauver. C’était en quelques sortes l’emblème du parc. »

Quelle est l’espèce la plus compliquée à gérer en captivité ?
Pierre-Marie Lefeuvre :
« Certains cervidés, car ils deviennent agressifs et dangereux à la période des amours. Nous devons être davantage vigilants à cette période, à la fois pour les soigneurs qui s’en occupent, mais également envers leurs propres congénères. Une réelle rivalité peut s’installer d’un jour à l’autre entre les individus, il nous faut surveiller cela de près.
A cette période, certains mâles du côté des rennes et des wapitis notamment, refusent catégoriquement de manger. Alors, nous devons mettre en place un suivi médical plus poussé avec nos soigneurs. Les naissances quant à elles, ne se passent pas toujours comme il le faut… Parfois, l’homme est obligé d’intervenir pour aider la mère à mettre au monde son faon. »
A l’avenir, quelles espèces aimeriez-vous présenter à Legendia Parc ?
Pierre-Marie Lefeuvre :
« Nous voudrions étoffer la collection avec des espèces présentant un intérêt de conservation, et faisant l’objet d’un programme européen d’élevage (EEP). Cette année, nous allons d’ailleurs accueillir une nouvelle espèce, originaire d’Amérique du Sud : le loup à crinière.
Le guépard, animal également menacé, peut être intéressant, à la fois d’un point de vue conservation mais également d’un point de vue pédagogique, afin de sensibiliser le public sur ces espèce menacées… La plupart du temps à cause des activités humaines. »