Avec son dôme équatorial inauguré en février 2020, le ZooParc de Beauval a fait le plein de nouvelles espèces ! Harpies féroces, loutres géantes, hippopotames nains…pour n’en citer que quelques-unes ! Mais fin 2020, c’est l’une des plus rares espèces qui vient d’arriver à Beauval…
Une espèce plus rare et plus menacée que le panda géant
Plus rares encore que les pandas géants, ce sont les langurs doucs ! Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de cette espèce et ce n’est pas étonnant. Il s’agit d’une espèce de cercopithèques asiatiques particulièrement colorée. Le « singe au cinq couleurs » est d’ailleurs son nom au Vietnam et en effet : ses pattes sont rousses, sa queue est blanche, son visage orange, ses poils noirs… et la cinquième couleur est inattendue : il faut, pour la voir, qu’il ferme les yeux puisqu’il s’agit de ses paupières bleues !
Primate très menacé en milieu naturel, le douc – Pygathrix nemaeus – est classé en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Il vit au Laos, au Vietnam et au Cambodge, dans les forêts primaires et secondaires, où il se nourrit principalement de feuilles, et surtout de jeunes feuilles.
En captivité, il est extrêmement rare. En Europe, on ne le voit que dans deux parcs zoologiques, le Zoo de Chleby en République Tchèque qui a accueilli en 2016 l’espèce a eu quatre petits depuis, et enfin le Zoo de Beauval, depuis fin 2020.
L’épopée de Beauval pour obtenir ses doucs
Dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook, Rodolphe Delord explique, ému : « On en rêvait depuis longtemps, 10 ans… 15 ans… c’était même un rêve de maman ». Et en effet, c’est après 4 ans de tractations que cinq langurs doucs sont arrivés fin 2020 en France, après 36 heures de trajet depuis le zoo de Bangkok dont ils sont originaires. Quatre femelles et un mâle qui se sont installés dans le dôme équatorial, à la place des langurs d’Hanuman.
« Leur communication s’effectue de façon visuelle, tactile et vocale. Ces langurs font des mimiques bien spécifiques comme montrer les dents pour initier le toilettage ou poser un regard avec les sourcils levés en signe de menace. Ils émettent aussi différentes vocalises significatives : grognements aigus pour menacer, aboiements bruyants, crissements produits lors de conflits, cris ressemblant à un pépiement d’oiseau pour incarner la soumission… S’agissant de la communication tactile, il s’agit surtout du toilettage et du jeu », explique le ZooParc de Beauval.
Des petits doucs à venir
Choses étonnantes, trois femelles sur quatre sont arrivées en France gestantes. Étonnant, car un trajet aussi long et aussi stressant parait une énorme prise de risque pour des spécimens aussi précieux. Enfin, tout est bien qui finit bien, puisque les animaux n’ont semble-t-il pas pâti du voyage et que deux des trois femelles sont sur le point de mettre bas.
Comme souvent pour les espèces menacées, la reproduction en parc animalier permet à des espèces dont il reste peu d’individus de constituer un réservoir génétique et, éventuellement un jour, de réintroduire des langurs doucs.
La mise bas aura peut-être déjà eu lieu quand les visiteurs déambuleront à nouveau dans les allées de Beauval, à partir du 15 février… si le Covid le permet !